Le facteur rouge et le peintre fou
Vie de Joseph Roulin brille par ses qualités romanesques autant que par sa puissance sonore, c’est à la fois un conte et un chant. Thierry Jolivet
Thierry Jolivet est tombé radicalement amoureux du travail de Pierre Michon au point que l´idée de restituer sur scène son roman bouleversant, édité en 1988, sur l’amitié qui lia Joseph Roulin à Vincent Van Gogh, soit devenue un véritable défi.
Et qui mieux qu’un homme ordinaire, qui ne connaissez rien à la peinture pouvait nous faire ressentir la beauté d’une œuvre aussi incroyable ?
Si l’histoire de Van Gogh et de Joseph Roulin comporte encore de vraies parts de mystères, ces deux-là étaient certainement amis. Van Gogh ayant peint plusieurs fois Roulin, employé des Postes, alcoolique et républicain, ainsi que tous les membres de sa famille.
De l’image au récit
Sur le plateau, un acteur et deux musiciens sont immergés au cœur d’un dispositif kaléidoscopique fait de miroirs où la peinture de Van Gogh et ses échanges épistolaires avec Joseph Roulin, vidéoprojetés se trouvent démultipliés et prennent vie.
La voix, la musique, les visages de Joseph et de Vincent, de ceux qu’ils connurent, et les lieux dans lesquels ils se trouvèrent ensemble apparaissent et s’entrelacent nous parlant de l’univers tumultueux de Van Gogh, cet artiste fascinant.
Voir l’un des plus grands peintres de tous les temps à travers les yeux… d’un facteur
Vincent Van Gogh, qui fut le plus grand peintre de son temps et ne le sut jamais. Cette histoire nous la connaissons tous ou, tout du moins, nous croyons la connaître.
Nous sommes chez nous dans le café rouge, dans la chambre bleue, et rien ne nous a illuminés comme le fracas jaune du soleil sur les blés de Provence. Nous avons grandi, rêvé, vécu face à ces tableaux. Mais c’est la première fois que nous avons le point de vue d’un homme qui n’entendait rien à la peinture ni aux peintres et qui n’aurait jamais pu se douter que sa peinture finirait un jour par obtenir quelque succès, fût-ce dans la mort.
En racontant leur histoire nous franchissons le seuil, entrons à l’intérieur de ces tableaux qui sont un monde, un monde perdu dans lequel nous rêvons de nous tenir toujours. Thierry Jolivet
Comme une incantation magique
La voix profonde et sourde, presque intérieure, de Thierry Jolivet, dites très souvent les yeux fermés, se mêle aux sonorités électroniques des synthétiseurs et à la chaleur des orgues,
C’est une sorte de petite cérémonie, une célébration intime et profane, à travers laquelle j’espère transmettre aux spectateurs l’émerveillement et l’émotion profonde que me procure ce texte. Thierry Jolivet
Voir les tableaux, sans les voir
En les démultipliant, les miroirs en effacent les contours, en explosent les cadres. Thierry Jolivet
Avec ce spectacle magnifique, ces images que nous connaissions tous acquièrent des propriétés narratives, romanesques, poétiques et nous plonge dans un univers sensoriel et sensuel propice à la rêverie et à la méditation. Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵
Il s’agit à la fois de raconter et d’envoûter, c’est-à-dire qu’il s’agit d’émouvoir. Thierry Jolivet
Vie de Joseph Roulin
De Thierry Jolivet
TEXTE Pierre Michon
INTERPRÉTATION ET MISE EN SCÈNE Thierry Jolivet
CRÉATION MUSICALE ET INTERPRÉTATION Jean-Baptiste Cognet et Yann Sandeau
CRÉATION LUMIÈRE David Debrinay et Nicolas Galland
CRÉATION VIDÉO Florian Bardet
SONORISATION Mathieu Plantevin
CONSTRUCTION DU DÉCOR Clément Breton et Nicolas Galland
RÉGIE GÉNÉRALE Nicolas Galland
CRÉDIT © Rémi Blasquez
Théâtre de la Cité internationale
17, bd Jourdan 75014 Paris
24 JANVIER > 1er FÉVRIER
Mardi, jeudi, samedi - 20h30
Lundi, vendredi - 19h Durée 1h45
TOURNÉE
Du 8 au 12 février 2022 Les Célestins – Théâtre de Lyon
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