28 mars 20232 min de lecture

Une pièce sous influence : la fête est finie !

Une pièce sous influence, présentée par le collectif La Cohue au Théâtre Le Monfort à Paris, est une œuvre théâtrale captivante qui mélange habilement des références cinématographiques et théâtrales pour explorer les relations entre amour et violence.

L'intrigue suit Anna, une ancienne pianiste luttant contre sa propre folie dans un monde où la moindre erreur peut la faire basculer.

L'auteur de la pièce, Martin Legros, souligne que son ambition n'est pas de décrire une pathologie, mais plutôt d'utiliser la marge (Anna, en l'occurrence) pour mettre en lumière les problématiques de la norme et de décrire la lutte qui s'installe entre Anna et la raison.

Entre humour et drame

Le spectacle commence dans un esprit potache d’une fête qui vient de finir, mais l'arrivée des futurs acquéreurs de la maison d'Anna et Mathias va tout changer.

Avec ses multiples références aux films de John Cassavetes (Une femme sous influence et Opening Night, notamment), la pièce offre une ambiance étrange, renforcée par la scénographie sobre mais juste d'Antoine Giard et la batterie de Nicolas Tritschler créant des « rideaux » sonores entre les différentes scènes.

Les acteurs, tous excellents, servent parfaitement ce théâtre d'acteurs, avec Sophie Lebrunqui donne vie à une mère engluée dans son deuil impossible, Martin Legros qui incarne un homme taiseux, hanté par la mort de sa fille, Inès Camesella, dans le rôle de Claire, qui parvient à rendre lumineuse une femme qui n'est que l'ombre flatteuse de son mari, et Baptiste Legros qui apporte une touche de fausse naïveté.

« tout ça pour ça ! »

En quittant la pièce, cette phrase lancinante peut résonner en nous. Cependant, la tension palpable qui a régnée tout au long de la pièce, ainsi que la maîtrise de l'ultime moment qui évite habilement l'explosion attendue, peuvent certes nous déconcerter, mais révèlent en réalité toute la puissance narrative du spectacle

Une pièce sous influence est un spectacle à la fois réjouissant et glaçant, un petit bijou de créativité dramatique, un huis clos au verbe alcoolisé, très « Cassavetes » qui aborde des problématiques importantes de la norme et de la folie. Avis de Foudart 🅵🅵🅵