Cette série de concerts réunissant deux formations prestigieuses sera l’occasion de célébrer plusieurs événements.
TRI YANN : fêtera ses 50 ans de carrière, mais aussi, et surtout, les ADIEUX à la scène de ce groupe mythique de la musique Celte en général, et Bretonne en particulier.
Beaucoup d’émotions en perspective !
LES MARINS D’IROISE, le chœur d’hommes le plus célèbre de Bretagne.
25 chanteurs et musiciens. Disque de platine (300.000 exemplaires) pour leur CD « Les Marins ».
DE L’ÉMOTION, DE LA DANSE, DU CHANT….avec plus de 35 artistes sur scène
A cette occasion, j'ai eu l’occasion de discuter avec Jean-Louis Jossic, l’un des trois membres fondateurs de Tri Yann (les trois Jean).
Un moment passionnant que j’ai le plaisir de partager, avec vous, aujourd’hui.
LE DÔME - PALAIS DES SPORTS DE PARIS
LA CITÉ DES CONGRÈS DE NANTES
mercredi 30 septembre à 20 h 30
jeudi 1er octobre à 20 h 30
samedi 3 octobre à 15 h et à 20 h 30
INTERVIEW DE JEAN-LOUIS JOSSIC
Vous allez fêter vos 50 ans de carrière. Ce n'est pas rien, dites moi !
Oui en effet, c'est même le record de France (Rire). Oui, pour un groupe qui a gardé le même effectif depuis le début. Evidemment, on penser, tout de suite, que des groupes comme Magma, Téléphone, Ange, ont plus de 50 ans d'age, mais un groupe qui garde le même noyau de base depuis le début avec jean, Jean-Paul, Jean-Louis et qui fait 50 ans de scène, ça ne s'ait jamais fait en France.
Le record, c'était les Frères Jacques avec 38 ans de scène. Donc, on est content d'avoir ce record là. En plus, chez les Frères Jacques il y avait deux Nantais Nazairiens, c'étaient les frères Bellette. donc, il y a un petit clin d’œil sympathique et compatriote.
Ce KENAVO Tour, est-ce le dernier. Est-ce la tournée des adieux ?
c'est vraiment la der des der. On ne va pas faire 25 tournées d'adieux en faisant croire que c'est la dernière, mais ça ne veux pas dire que Tri Yann s’arrête. On ne va pas s'interdire de faire des disques, d'avoir des projets, etc. Mais en ce qui concerne la scène, oui ! Çà s'arrêtera à Nantes. ce sera la fin de la tournée et on ne fera plus de concerts.
D'ailleurs, vous avez écrit beaucoup sur Nantes et je trouve que ce sont de très belles chansons.
En dehors du Vaisseau de Pierre, où il n'y avait pas de justification pour ca se passe à Nantes, à peu près dans tous les albums, il y a quelque chose sur Nantes, je crois. Dans tous les autres albums, quelque chose se passe à Nantes, ou il y a "Nantais" qui intervient. C'est une volonté de notre part, un peu comme avec Alfred Hitchcock qui avait l'habitude d’apparaître dans tous ces films. On fait apparaître Nantes dans tous nos disques, parfois juste un mot, mais c'est suffisant.
Quelle est la différence entre la musique entre la musique celtique et la musique bretonne?
La musique bretonne est un des rameaux possible de la musique celtique, mais c'est difficile à définir, car on confond souvent musique celtique et musique Anglo saxonne.
En réalité si on remonte au fond des ages, ce à quoi ca doit ressembler le plus au départ, on le retrouve, à mon avis, dans les villes plus éloignées des continents ayant des régions celtiques. Par exemple, les îles au nord de l'Écosse, les îles Grid, l’île de Man, parce que c’était des îles très fermé qui vivait sur elle-même. La musique était moins marquée par des apports qui venaient d'ailleurs et, après son nés plusieurs rameaux. il y a la musique écossaise et la musique irlandaise qui sont les plus connues. Et quant à la Bretagne, c'est une troisième part de la musique celtique qui ne ressemble pas forcément aux autres.
Dans chaque pays celtes, il y a une façon de chanter, des types de mélodies, des types de danses avec chacun leur particularité et différences.
En Bretagne, on a ce qu'on appelle la Gwerz, c'est une chanson qui peut compter 30, 40, 50 couplets et qui racontent toujours un événement dramatique.
Et bien ça, on ne le retrouve pas dans les autres pays celtiques. En Écosse, si on a la digue, en Bretagne, on va trouver la Scottish qui est une musique influencée, parlée par les Écossais au cours des guerres napoléoniennes.
Vous portez un peu la culture bretonne avec vous.
Un morceau de la culture bretonne qui est la culture chanté et la culture parlé car en scène, on fait du conte. Je m'évertue et je veux faire du conte, mais du conte contemporain. car on l'a trop souvent confiné aux histoires du passé, autour de 1730. Un conte qui se passe en l'an 2020 et dans lequel apparaît tout à coup une idée de fantasmagorie étrange, je trouve que ça devient intéressant parce que c'est la parole du 21è siècle.
En ce moment, je dis un conte qui parle d'une femme à Tharon plage dans le Loire-Atlantique. Ça se passe en 1963. A un moment donné, derrière la chapelle, elle se transforme en arbre et elle enlace l'homme qui était son amant. je dis aux gens "vous pouvez aller voir derrière la chapelle de Tharon. Ils ont été transformés tous les deux en Arbre. Il y en a deux et sont encore là qui s'enlacent" (Rire). Les gens peuvent aller voir ça. Ils verront que ce que je dis est vrai. Ça ! ça me semble intéressant parce que ça se passe au 20è ou 21è siècle. Le conte, c'est comme la chanson, il vit si on raconte aussi l'histoire du présent et pas que des histoires du passé.
Quand on porte à ce point-là une tradition, comment fait-on, pendant 50 ans, pour se renouveler?
Ah, c'est simple ! car en regardant autour de soi, on a l'occasion de voir des choses qui nous permettent de nous renouveler sans cesse. Il se passe, toujours dans l'actualité, des événements qui comme une marée noire, des désastres, des incendies ici ou là, l'attentat de Charlie Hebdo? Il y a tes tas de choses, parfois plus joyeuse également, qui sont l'occasion d'écrire des contes, d'écrire des chansons. donc il n'y a aucun problème pour se renouveler ? Quand on commence un disque, on compose, en fait à peu près 80 mélodies. Et puis on en retient une quinzaine sur lesquelles on va commencer à faire des arrangements et la fois d’après, c'est pareil. On a de gros de thème devant nous (Rire). Des idées d'album, j'en ai au moins trois dans la tête en ce moment. est ce qu'on les fera ? Je ne sais pas, mais on a du pain sur la planche.
Je trouve que parfois, votre musique surfe sur des tonalités un peu jazzy, de temps en temps.
Oui, c'est vrai qu'il y a eu des périodes plus jazzy. Je pense au moment où on avait Bruno Sabathé au clavier, par exemple, qui sera là pour le dernier concert à Nantes. Et puis, actuellement, avec l'album "La Belle Enchantée", quelques influences "électro".
Comment vous êtes vous connu, les trois Jean ?
On faisait du théâtre ensemble. Jean et Jean-Paul grattouillaient pendant l'entracte. Un peu de Hugues Aufray, Joe Dassin, et puis, on sait dit que cela n'avait pas d'intérêt de copier, ce que faisait les autres. On a alors créer un répertoire plus personnel.
C'est là que trois copains qui grattouillaient, dont moi-même, issu des cercles celtiques, tout d'un coup, on a fait de la musique de chez nous. Et puis, c'est certainement pour ça, aussi, que cinquante ans après, on est toujours ensemble. On est des vrais copains. C'est génial !
Et la fête en sera encore plus folle.
Evidemment, folle et ultra émouvantes.
Comments