Un pur bonheur. Tout dans cette pièce mérite des éloges.
Tout d’abord, le texte adapté du livre d’Irène Némirovsky.
On ne peut pas parler de cette pièce sans aborder l’auteure de ce livre.
Cette jeune femme libre, vivante qui écrit sur le vif entre 1940 et 1942 un livre magnifique sur la vie provinciale sous l’occupation allemande SUITE FRANÇAISE et dit « J’écris sur de la lave brûlante ».
Cette auteure assez méconnue jusqu’à sa consécration en 2004 était certainement foncièrement positive. Sa vie fauchée par l’histoire donne une œuvre encore plus bouleversante.
Dans son texte, il n’est pas question de pathos ou de manichéisme. On n’est pas dans un acte politique, mais plutôt dans une observation des êtres humains. Il y a un petit côté « Chabrol » dans la retranscription de cette bourgeoisie provinciale.
Virginie Lemoine et Stéphane Laporte se sont brillamment emparés de ce livre pour en faire une adaptation magnifique.
Virginie Lemoine écrit. « Pour faire de Suite française un objet théâtral, nous en avons suivi très exactement le déroulé, laissant les personnages venir à nous et prendre en charge narration et dialogues. Nous avions le sentiment de laisser le roman s’écouler dans un grand sablier qui en changeait la forme sans en changer la matière. L’adaptation s’est révélée un exercice d’une fluidité étonnante ».
On rit, on est ému, parfois désabusé. Tout est parfaitement impeccable. Depuis la mise en scène inventive et tendre, le décor très juste, les lumières magnifiques. La musique de Stéphane Corbin toujours aussi belle et les comédiens. Quels choix de comédiens !
Tous ont des carrières immenses et sont tout simplement parfaits.
Béatrice Agenin, une comédienne que j’adore, joue un rôle difficile, rude.
Emmanuelle Bougerol et Guilaine Londez sont truculentes, Cédric Revollon est sauvage à souhait, Florence Pernel est vraiment lumineuse et émouvante et Samuel Glaumé campe un officier allemand complexe et ambiguë. Un immense coup de cœur pour moi, ce soir.
On est au spectacle, au théâtre ! On en prend plein les yeux et plein le cœur. La scène où Béatrice Agenin joue avec une chaise d’enfant est un moment un peu surréaliste et extrêmement émouvant qui lui permet de nous offrir toute sa palette d’immense comédienne. Scoop ! Ma pièce favorite d'Avigon, MARIE DES POULES va se jouer, à partir de janvier, au Petit Montparnasse. Si vous ne réservez pas déja votre place, je ne vous parle plus.
Il faut voir absolument suite française. Une pièce qui permet de mettre en lumière une auteure fantastique et donne tant envie de lire ou relire les livres d'Irène Némirovsky.
Lien de la Bande annonce : https://vimeo.com/303466895/1dab5226ee
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