1 mars 20222 min de lecture

Il Nerone

Le Couronnement de Poppée - L’Incoronazione di Poppea

Chaque saison, l’Académie de l’Opéra national de Paris, accueille et forme une trentaine de jeunes professionnels de l’art lyrique venus du monde entier, chanteurs, musiciens, chefs de chant et metteur en scène.

Cette année, l’opéra Il Nerone ou Le Couronnement de Poppée est présenté sur le plateau de l’Athénée puis en tournée à Dijon et à Amiens, par les artistes en résidence.

L’opéra baroque le plus célèbre de nos jours

1647. Une troupe de chanteurs vénitiens se trouve à Paris, appelée par Mazarin pour y donner l’Orfeo de Rossi. Quelques semaines après leur arrivée, l’un des chanteurs de la troupe fait savoir à son protecteur en Italie que « la préparation de l’Orfeo ayant souffert de multiples retards, la troupe va finalement présenter, à l’improviste, Il Nerone ». Mais ce Nerone n’était autre que… Le Couronnement de Poppée, ce chef-d’œuvre - le dernier opéra et le testament musical du maestro vénitien, Monteverdi.

Le Couronnement de Poppée est aussi le premier opéra qui chante la toute-puissance de l’Amour en unissant dans une alchimie complexe le théâtre, le chant et la musique.

Une allégorie de l’Amour

Il Nerone, c’est à la fois une histoire de sang répandu pour le pouvoir et la plus belle des histoires d’amour. Alain Françon

Une ronde vertigineuse de désirs et d’ambitions où, dans une Rome de jalousies, de violences et de passions, Néron éperdument amoureux de Poppée, la conduit vers le trône impérial.

Un théâtre, à taille humaine

Une des grandes idées de ce Nerone a été de monter ce spectacle, au théâtre de l’Athénée qui, par son style et sa taille, se rapproche idéalement des théâtres vénitiens du 17ème siècle.

Quand les flèches de Cupidon s’embrasent

Dans une scénographie de Jacques Gabel, très belle et sobre et des costumes magnifiques de Marie La Rocca, les artistes de l’Académie de l’Opéra National de Paris, avec une vraie harmonie vocale, apportent un vent de fraîcheur torride sur Paris.

Depuis le début du 20ème siècle, l’œuvre est souvent donnée avec des effectifs imposants et l’ajout d’instruments. Monteverdi ayant écrit le Couronnement pour un petit ensemble chambriste - exclusivement de cordes, nous nous sommes tenus à cette contrainte. Vincent Dumestre

« Il est vain d’espérer retrouver une œuvre de cette ampleur dans sa forme d’origine »

Mais le cadre intimiste de l’Athénée, l’absence de machinerie, la partition réduite et les personnages divins - Amour et Mercure « très humain » permet au duo Françon-Dumestre de réussir grandement son pari. Celui de revenir à la source de cet opéra ou, en tout cas, de nous donner l’impression merveilleuse de s’en approcher… de près ! Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵