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Un musée, un centre de documentation et un lieu de mémoire
Ouvert depuis 2005, Le Mémorial de la Shoah est aujourd’hui l’institution de référence en Europe sur l’histoire de la Shoah. Il intègre le Mémorial du martyr juif inconnu, dont les façades, le parvis et la crypte ont été conservés, et le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), créé en 1943 par Isaac Schneersohn.
Mais, depuis un certain nombre d’années maintenant, le Mémorial s’est également engagé dans la transmission des connaissances sur l’histoire des autres tragédies du XXe siècle : les génocides des Tutsi au Rwanda, celui des Arméniens de l’Empire ottoman et les politiques génocidaires à l’encontre des Tsiganes.
Le Mémorial de la shoah est un lieu étonnant de beauté. Loin d'être larmoyant, en relatant les faits de façon très didactique, ce lieu magnifique remplit totalement son rôle de devoir de mémoire et donne à chacun les outils d’une réflexion sur l’histoire.
Il amène à se poser des questions sur le présent et facilite la transmission afin de rester vigilant contre un retour possible à l’intolérance, quelle qu’elle soit.
Trois missions historiques : préserver, commémorer et transmettre Des documents rares conservés au centre de documentation
Dès la création du CDJC en 1943, Alors que la guerre est à peine finie, dans la clandestinité, des documents, des archives sont rassemblés. , Lors du procès de Nuremberg, Le CDJC est sollicité par le gouvernement français via Edgar Faure pour étayer la plaidoirie française devenant ainsi l’un des destinataires officiels de tous les documents en circulation.
Alors qu'a l’extérieur du Mémorial, se trouve le Mur des Justes, portant le nom de ceux qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, dès l’entrée, sur le parvis, est érigé un immense Mur portant les noms des 76 000 déportés juifs de France entre 1942 et 1944.
Plus de 13000 personnes ont été arrêtés lors de la rafle du Vel d'Hiv, en 1942
Au sein du Mémorial de la Shoah, une flamme brille à la mémoire des victimes dans la crypte où sont déposées des cendres recueillies dans les camps d’extermination, dans les ruines du ghetto de Varsovie, ainsi que de la terre d’Israël.
L'exposition permanente, porte sur l’histoire des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle aborde également l’histoire de l’antisémitisme et les mécanismes qui ont abouti à l’extermination de près de six millions de Juifs.
Un génocide, c'est un crime planifié. Le point commun entre tous les génocides, c'est que c'est un Etat qui l'organise, car sans administration, il ne peut pas y avoir de crimes génocidaire. Les Tutsis sont marqués sur leur identité "ethnie Tutsi". Et pour les Juifs? Ou bien ils sont recensés à partir de 1940 avec les prénoms et les noms, ceux des enfants, leur adresse, etc. Donc c'est plus facile ensuite d'aller le chercher. Sans l'appareil administratif. On n'aurait jamais pu organiser les rafles et faire un génocide de ce niveau durant la Seconde Guerre mondiale.
À l’issue de l’exposition permanente se trouve Le Mémorial des enfants comprenant 3 000 photographies d’enfants juifs déportés.
Ces photographies classées par ordre alphabétique et rassemblées par Serge Klarsfeld sont extraites du livre Mémorial des enfants juifs déportés de France (éd. Les Fils et Filles des déportés juifs de France, 1995).
On a même des dessins...
En 2013. François Hollande, président de la République inaugure le Mémorial de la Shoah de Drancy (Seine-Saint-Denis).
Situé en face de la cité de la Muette qui servit, pendant la Seconde Guerre mondiale, de camp d’internement pour les Juifs de France avant leur déportation,
Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy–l’Asnier Paris 4e
Tél. : 01 42 77 44 72
contact@memorialdelashoah.org
www.memorialdelashoah.org
Ouverture de 10h à 18h Tous les jours, sauf le samedi. Nocturne jusqu’à 22h le jeudi
Musée, centre de documentation, exposition temporaire
Entrée libre
Tout au long de l’année, Le Mémorial de la Shoah propose des activités adaptées à tous les âges et à toutes les sensibilités : visites guidées, expositions temporaires, cycles de rencontres, colloques…
Pour les scolaires, des ateliers pédagogiques, des parcours en partenariat avec des institutions culturelles, ou encore des voyages d’études sont mis en place.
Chiffres clés
5 000 m² de surface totale du bâtiment / 1 000 m² d’exposition permanente / 120 places à l’auditorium / 220 000 visiteurs par an en moyenne sur les deux sites (Paris et Drancy) / 50 000 scolaires / 3 600 enseignants français et 1 800 enseignants étrangers
Actuellement au Mémorial de la Shoah
La voix des témoins
Expositions temporaire jusqu'au 29 août 2021
Entrée libre
La voix des témoins est d’abord une voix qui nous vient de Birkenau. Plus exactement, du sol de Birkenau, où des manuscrits furent enfouis par les membres des Sonderkommandos. Léa Veinstein, commissaire scientifique de l’exposition
Le génocide des Arméniens de l’Empire ottoman
Expositions temporaires jusu'au 11 juillet 2021, à Drancy
Entrée libre
Prochainement au Mémorial de la Shoah
RAFLE DU BILLET VERT : LE MÉMORIAL DE LA SHOAH DÉCOUVRE UN REPORTAGE INÉDIT
La Rafle du « Billet Vert » constitue la première arrestation massive de Juifs à Paris.
Le mercredi 14 mai 1941. Ne se doutant de rien, ces hommes, principalement étrangers venant d’Europe de l’Est, sont convoqués le mercredi matin par la Préfecture de Police par un « billet vert », pour « examen de situation » et priés de se faire accompagner d’un parent ou ami. Ces hommes, pour beaucoup des pères de famille, engagés volontaires au début de la guerre et ayant donc combattu pour la France, s’attendaient à un contrôle de leur situation. Fuyant l’antisémitisme et les persécutions de leur pays natal – Pologne, URSS, Roumanie, Tchécoslovaquie – pensant trouver refuge dans le pays des libertés, ils sont arrêtés avant tout parce que Juifs et étrangers.
Le Mémorial de la Shoah annonce l’acquisition récente de cinq planches-contacts, soit 98 photographies
Pour la première fois, les lieux de l’arrestation sont immortalisés sous plusieurs angles ainsi que les protagonistes de la rafle. Jusqu’alors déshumanisées par la propagande, voire totalement effacées des reportages, les familles des raflés sont représentées dans l’émotion des adieux, sous les yeux des curieux et des voisins.
Rafle du billet vert
Jeudi 20 mai 2021 19h30, En direct du site internet, Facebook, Youtube
HOMOSEXUELS ET LESBIENNES DANS L’EUROPE NAZIE
De juin 2021 à février 2022
Entrée libre
le destin des “triangles roses” a longtemps été invisibilisé. Cette exposition entend rendre compte, grâce à de nombreux documents originaux, du sort des homosexuels et des lesbiennes sous le régime nazi, entre stigmatisation, persécution et lutte pour la reconnaissance. Florence TAMAGNE, commissaire scientifique de l’exposition
Les femmes et les hommes homosexuels ont connu des destins hétérogènes. Certains choisirent l’exil, d’autres menèrent une double vie.
Sur près de 100 000 homosexuels fichés par le régime, 50 000 environ firent l’objet d’une condamnation, entre 5 000 et 15 000 furent envoyés en camp de concentration, où la plupart périrent
Des parcours de vie permettront de saisir le destin, dans toute sa complexité, de ces femmes et ces hommes homosexuels qui étaient aussi selon les cas, juifs, résistants, voire sympathisants du régime nazi.
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