Aïssa Maïga est né à Dakar, mais est d’origine du Mali. C’est à partir de ses souvenirs d’enfance et après avoir découvert les repérages effectués en Afrique de l'ouest par le journaliste Guy Lagache qu´Aïssa Maïga a eu l’idée d’écrire ce film documentaire.
Je me rappelle d’images du quotidien, en vacances chez la Grand mère. Des jarres étaient posées le long des murs des maisons sahéliennes, et, quand j'avais soif, je m’accroupissais près d'une jarre, je soulevais le petit couvercle en terre cuite et je me servais à boire. Cette eau venait du puits où j’allais souvent avec mes tantes.
Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵
L'histoire d'une communauté villageoise dans le village de Tatiste, se battant pour l'eau dans le contexte du réchauffement climatique, avec la promesse d'un puits.
Chaque jour, Houlaye quatorze ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l'eau, essentielle à la vie du village et cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d'être assidus à l'école.
Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, il suffirait d'un forage pour apporter l’eau tant convoitée au centre du village et offrir à tous une vie meilleure.
UN PUITS APPORTE L'EAU ET AVEC L'EAU, LA SANTÉ, L'ÉDUCATION ET L'ÉMANCIPATION DES FEMMES
Certaines personnes n'avaient jamais vu de caméra, et la plupart n'avaient jamais vu de film. Aïssa Maïga
Aïssa Maïga savait que le poids hiérarchique social faisait que, dans se genre de situation, seuls les hommes s'expriment mais il avait envie que les femmes prennent la parole.
Je voulais les filmer, je voulais les entendre.
Lors de repérages, il avait remarqué Houlaye, une adolescente de 14 ans qui s'occupait régulièrement seule de ses deux petits frères parce que ses parents s'absentaient beaucoup.
Je trouvais intéressant de centrer le récit sur une jeune fille qui n'est pas encore une femme mais a d'énormes responsabilités et qui ait fragilisée du point de vue de l'école.
La trouvant dune grâce et dune profondeur évidente, Aïssa Maïga, fait alors le pari d’écrire pour elle, sans même savoir si ce serait possible.
Houlaye était très timide au début, mais très vite, elle s'est prise au jeu. elle donnait même des indications aux autres, leur disait de ne pas regarder la caméra ou leur rappelait que tout murmure s'entendait dans le micro. elle était devenue ma première assistante !
Avec une équipe technique très réduite mais épaulé par Rousslan Dion, un grand chef opérateur et Matthieu Mangematin, un ingénieur du son, décédé depuis, ce documentaire prend des allures de film à grand spectacle.
Les images sont magnifiques, les adultes et les enfants du village, se sont pris au jeu et Houlaye est troublante de vérité et d’émotion.
Marcher sur l’eau est un film d’une beauté exceptionnelle. Une façon merveilleuse et douce de nous faire prendre conscience d’une situation incroyable et ubuesque.
Un film essentiel qui parle de réchauffement climatique et d’humanisme.
MARCHER SUR L'EAU
Documentaire
Un film de Aïssa Maïga D’après une idée originale proposée par GUY LAGACHE
Écrit par ARIANE KIRTLEY et AÏSSA MAÏGA
Sortie en France, le 10 novembre 2021
EN SAVOIR PLUS…
L'EAU DANS LE MONDE
L'eau sur Terre : une ressource de plus en plus sollicitée. Sous l'effet conjugué de la croissance démographique, du développement socio-économique et de l'évolution des modes de consommation, l'utilisation de l'eau dans le monde augmente annuellement d'environ 1% depuis les années 1980.
La demande mondiale en eau devrait continuer d'augmenter à un rythme similaire jusqu'en 2050 (soit 20 à 30% de plus que le niveau actuel d'utilisation) et ce, principalement en raison
de la demande croissante de l'industrie et des ménages. Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays soumis à un stress hydrique élevé et environ 4 milliards de personnes font face à une grave pénurie d'eau au moins un mois par an. Ce stress hydrique ira en s'exacerbant à mesure que la demande en eau augmentera et que les effets des changements climatiques
s'intensifieront.
Extrait du Rapport mondial des Nations Unies
sur la mise en valeur des ressources en eau 2019 Les habitants des zones rurales représentent environ 60% de la population totale de l'Afrique subsaharienne et bon nombre d'entre eux vivent dans la pauvreté. En 2015, seules trois personnes sur cinq vivant en zone rurale avaient accès à un service élémentaire d'approvisionnement en eau et seulement une sur cinq avait accès à un service élémentaire d'assainissement. Environ 10% de la population continuent de consommer de l'eau de surface non traitée, et de nombreuses
populations rurales défavorisées, notamment les femmes et les filles, passent un temps considérable au quotidien à aller chercher de l'eau.
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