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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

Majola : Réflexion sur les Multiples Visages de la Vérité


Majola est une œuvre théâtrale puissante, écrite, mise en scène et interprétée par Caroline Darnay, qui plonge dans les méandres de la vérité à travers l’histoire complexe d’Irène Kalder. Celle-ci a côtoyé deux figures marquantes de la Seconde Guerre mondiale : Oskar Schindler, sauveur emblématique des prisonniers juifs, et Amon Göth, le commandant du camp de Plaszow, surnommé le « Boucher d’Hitler ».


L’intrigue se situe au début des années 80. Un journaliste américain, ancien combattant, et son caméraman d’origine juive rencontrent Irène Kalder, veuve d’Amon Göth. Ce qui devait être une simple interview sur Schindler et les événements de Plaszow se transforme en un huis clos oppressant, où la vérité semble insaisissable. Irène, après quarante ans d’anonymat, est confrontée à des questions qui dépassent la simple dualité entre victime et bourreau. Était-elle une héroïne ou une criminelle de guerre ? Une victime de la folie de son amant ou une complice silencieuse ?


Un Thriller Historique Intense

Caroline Darnay construit son intrigue autour des interrogations morales qui entourent Irène Kalder, en s’appuyant sur les deux seules interviews qu’elle a accordées. Dans l’une, un universitaire israélien la décrit comme une manipulatrice, tandis que dans l’autre, elle fait face aux témoignages des survivants de Plaszow, avant de se donner la mort. Ce tiraillement entre déni et confrontation est au cœur de Majola, plongeant le spectateur dans une réflexion profonde sur la mémoire et la moralité.


Un Huis Clos Hypnotisant

La mise en scène épurée de Darnay met en lumière la force des performances. Marc Francesco Duret, dans le rôle du journaliste désabusé, incarne avec gravité un homme hanté par la guerre, ambigu dans ses motivations. Duncan Talhouët, en caméraman avide de vérité, apporte une énergie juvénile, créant un contraste avec le cynisme du journaliste. Mais c’est Caroline Darnay, dans la peau d’Irène Kalder, qui fascine par la finesse avec laquelle elle incarne les contradictions de son personnage. Majestueuse et troublante, elle nous entraîne dans les zones d’ombre de son passé.


Les Visages de Majola

La pièce pose une question centrale : l’identité et les multiples visages que l’on peut revêtir face à la guerre et la violence. Irène Kalder, par ses actions et ses silences, reflète les dilemmes moraux de ceux qui traversent des périodes de chaos. Était-elle une complice ou aveuglée par l’amour ? A-t-elle sauvé des vies ou simplement cherché à soulager sa conscience ? Majola ne donne pas de réponses tranchées, mais pousse à une réflexion sur la complexité des choix humains dans des contextes extrêmes.


Une Œuvre Universelle et Nécessaire

Au-delà du cadre historique, Majola aborde des questions universelles : la responsabilité individuelle, le déni et la manière dont les sociétés construisent leurs héros et bourreaux. Les dialogues ciselés de Caroline Darnay résonnent avec une intensité rare, interpellant le public sur sa propre perception de la vérité et du pardon.


 

Un Devoir de Mémoire

Majola s’inscrit pleinement dans la transmission de la mémoire, en ravivant une période obscure de l’Histoire. Caroline Darnay montre avec une intensité saisissante l’importance de ne pas oublier ces récits et de les transmettre aux générations futures. En ces temps toujours marqués par les conflits et les divisions, la pièce prend une résonance particulière, nous rappelant que la mémoire est essentielle à la compréhension de notre présent et à la construction de notre avenir.


Majola, avec une subtile précision, est une œuvre qui interroge les dilemmes moraux et existentiels d’une femme aux multiples facettes. Avis Foudart  🅵🅵🅵


« Et si la vérité dépassait le simple contraste entre le noir et le blanc ? Et si tous les visages de Majola étaient authentiques ? » — Caroline Darnay


 

MAJOLA

Un spectacle écrit et mise en scène par Caroline Darnay

Avec Marc Francesco Duret, Caroline Darnay et Duncan Talhouët

Lumières Anne Gayan • Musique Pierre Audiger • Collaboration artistique Olivier Leymarie et Bérénice de Petiville

Photos © Cyprien Leym


THÉÂTRE ESSAION

Jusqu’au 27 février 2025 • Les mercredis, jeudis

à 21h • Durée 1H15





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