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« Le Poids des fourmis » : Une révolte en éclats de rire

Photo du rédacteur: Bonfils Frédéric Bonfils Frédéric

Un coup de pied dans la fourmilière


Et si la meilleure façon de parler du chaos du monde était d’en rire ? Avec Le Poids des fourmis, David Paquet frappe fort. Sa satire politique déjantée, portée par la mise en scène explosive de Philippe Cyr, secoue nos certitudes et nous plonge dans un univers où l’absurde et le réel s’entrechoquent violemment.


Deux ados, Jeanne et Olivier, se retrouvent catapultés dans une élection scolaire totalement bidon. Leur mission ? Faire semblant de croire que ça sert à quelque chose. Mais très vite, ce qui devait être un simulacre de démocratie se transforme en combat acharné contre l’inertie générale. Entre sabotage, prises de parole enflammées et questionnements existentiels, ils tentent de prouver qu’il est encore possible d’agir, de ne pas sombrer dans la résignation.


Sur fond de crises climatiques, de désillusions politiques et d’une société en pleine décomposition, Le Poids des fourmis pose une question cruciale : comment résister quand tout semble foutu ?


Un spectacle électrisant, entre cynisme et espoir


Dès les premières minutes, on est embarqué dans un tourbillon de situations absurdes et de dialogues percutants. Le décor ? Un terrain de jeu loufoque, truffé d’éléments kitsch (palmier en plastique, chemises hawaïennes flashy) qui rappellent à quel point l’illusion et le déni sont devenus la norme. Dans ce cadre, la mise en scène de Philippe Cyr fonctionne à merveille : tout est exagéré, déformé, jusqu’à frôler le grotesque.


Le moment le plus frappant ? Olivier, en pleine crise d’écoanxiété, reçoit une Terre morte en cadeau d’anniversaire. Les adultes autour de lui lui chantent en chœur : « Bonne chance ». Ce simple mot résume tout. Une génération entière héritant d’un monde en ruine et à qui l’on ne propose rien d’autre que de se débrouiller avec.


Et pourtant, loin d’être un constat désespéré, Le Poids des fourmis insuffle un vent de révolte. Jeanne et Olivier, au départ isolés, découvrent que la résistance n’est pas un combat solitaire. Que l’entraide peut être une arme redoutable. Que l’indignation est contagieuse. Et que même les adultes, campés avec brio par Nathalie Claude et Gaétan Nadeau, ne sont peut-être pas aussi irrécupérables qu’ils en ont l’air.


Un théâtre coup de poing venu du Québec


Avec son écriture tranchante, mêlant humour corrosif et profondeur émotionnelle, David Paquet s’inscrit dans la lignée des grands auteurs québécois. Le Poids des fourmis est une claque théâtrale, une comédie acide qui nous pousse à réfléchir sans jamais nous assommer de leçons morales.


 

On en ressort secoué, inspiré, avec une furieuse envie de refuser l’inertie. Parce qu’au fond, ce n’est pas tant le poids du monde qui compte, mais ce qu’on décide d’en faire. Avis de Foud’art 🅵🅵🅵



 

Le poids des fourmis

Texte David Paquet

Mise en scène Philippe Cyr

Avec Nathalie Claude, Gaétan Nadeau, Élisabeth Smith, Gabriel Szabo ou Alex Desmarais

Scénographie Odile Gamache

Costumes Étienne René-Contant

Lumières Cédric Delorme-Bouchard Conception sonore Christophe Lamarche-Ledoux

Crédit photo © Yanick MacDonald


Théâtre Paris-Villette

Du 7 au 15 mars 2025 à 19h sauf : dimanche 9 à 15h30, mardi 11 et mercredi 12 à 20h • Tout public, dès 13 ans • Durée 1h15





 

Tournée 2025

18 et 19 mars 2025 Dieppe - SCÈNE NATIONALE

27 et 28 mars 2025 Foix - L’ESTIVE SCÈNE

NATIONALE

2 et 3 avril 2025 Avignon - OPÉRA via le TOTEM

10, 11 et 12 avril 2025 Genève – AM STRAM GRAM - Festival VIVA

24 avril 2025 Langres - THÉÂTRE

29 avril 2025 Lille - LE GRAND BLEU – Festival YOUTH IS GREAT

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