google.com, pub-7957174430108462, DIRECT, f08c47fec0942fa0
top of page
Photo du rédacteurBonfils Frédéric

Le moine noir

« Un homme ne devient libre que s’il est capable d’être fou »

Kirill Serebrennikov, l’artiste russe dissident, installé dorénavant à Berlin après une longue période assigné en résidence dans son pays, revient à la cité des Papes pour la quatrième fois et donne toute la dimension de son talent avec Le Moine Noir, ce sublime voyage au cœur de la folie.


Le Moine noir, au départ, est une nouvelle étrange et méconnue de Tchekhov, assez bavarde, mais avec une belle part de mystère.


Surmené, Andreï Kovrine, un auteur désormais célèbre, est venu se reposer à la campagne, dans le lieu de son enfance, chez un pépiniériste et sa fille . Au cours de ses promenades, Andreï voit apparaître un moine noir. Il s’abandonne alors à d’étranges hallucinations.


Aujourd’hui, après une première version au Thalia Theater d’Hambourg, Kirill a complètement remodeler son spectacle afin qu’il puisse s’insérer à merveilles à cette espace difficile de la Cour des Papes et, il en fait une adaptation contemporaine, tout simplement sublime !


Quatre variations de la même histoire, quatre version hallucinatoire d’un même personnage

Que se soit Kovrine, Péssôtski, le pépiniériste, sa fille Tania ou même le moine noir, chacun exprime et réinterpréte sa propre vision

de l'histoire, toujours pareille et pourtant si

différente.


Un fabluleux son et lumière avec des projections magnifiques

Mais ce n’est pas tout car cela ne serait pas suffisant pour faire de ce spectacle une immense réussite.

Opéra, ballet, théâtre, tous ces arts vont se mêler sur une seule et même scène avec une qualité et une créativité époustouflante.


C’est pourtant de façon très classique et un peu bavarde que commence ce spectacle où l’on retrouve toute les qualités de l’écriture de tchekhov : une analyse délicate de la société russe de la fin du XIXe siècle… jusqu’à ce que la folie s’en mêle, que les trois serres faites de bois et de plastique se renversent, que les êtres se démultiplient et que le ballet effervescent, apparaisse.

La scénographie prend, alors, toute sa démesure et nous fait plonger en plein conte psychédélique ou l’âme de Murnau semble pointer son nez, plusieurs fois.  


 

« Alors que le théâtre est le pays des mots, j’ai voulu utiliser la danse et le chant pour nous aider à surmonter notre addiction aux mots et laisse apparetitre les émotions et les sentiments et, grâce à la scène rendre visible l’invisible »

Si on ajoute au « savoir faire » unique de Kirill Serebrennikov, son sens du rythme, son humour, sa dérision et sa façon très particulière et progressive de nous faire basculer dans la pure tragédie, ce spectacle devient un événement rare et unique. Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵



 

Le Moine Noir

d’après Anton Tchekhov

Adaptation et mise en scène Kirill Serebrennikov

Scénographie Kirill Serebrennikov Chorégraphie Ivan Estegneev, Evgeny Kulagin

Musique Jēkabs Nīmanis

Lumière Sergey Kuchar

Vidéo Alan Mandelshtam

Costumes Tatiana Dolmatovskaya 


FESTIVAL D’AVIGNON

Cour d’honneur du palais des Papes

Jusqu’au 15 juillet • Durée 2h30


THÉÂTRE DU CHÂTELET

Du 16 au 19 mars 2023




Posts similaires

Voir tout

Comments


foudart_logo_edited.png
bottom of page