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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

La dérive des continents

« Ramener à l’intimité des individus, les problématiques qui traversent les civilisations ! »

« La construction européenne, à mes yeux, est le seul rempart contre la barbarie et le nationalisme, et même ses bureaucrates, sont un moindre mal face à la guerre et aux anéantissements du passé ». Dans le cadre de sa tétralogie « européenne » et après Comme des voleurs (à l’est) et Les Grandes ondes (à l’ouest), Lionel Baier, le cinéaste suisse, présente son troisième film sur l’Europe La dérive des continents (au sud).


Nathalie Adler, en mission pour l’Union Européenne en Sicile, est chargée d’organiser la prochaine visite de Macron et Merkel dans un camp de migrants. Mais l’irruption d’Albert, son fils, militant engagé auprès d’une ONG, qu’elle n’a pas vu depuis 9 ans, va tout chambouler !


« Nous voulions que le film reflète l’actualité mais nous n’avons eu de cesse de courir après. Le flux migratoire ayant été évincé par le Covid puis le covid par la guerre en Ukraine ». Réalisant que l’actualité va toujours plus vite que la fiction, et voulant placer l’histoire de son film dans une période facilement lisible, Lionel Baier situe La dérive des continents, juste avant le Covid.


Mais est-ce, parce que le film se déroule en Sicile ?

Cette chronique douce-amère teintée d’humour semblent être inspirées des comédies dramatiques italiennes, un peu à la Rossellini « pour moi, la comédie est la forme de politesse du cinéma et il vaut mieux essayer d’être drôle, plutôt que désespéré ».


 

Avec de très jolies idées scénaristiques dont un superbe plan sur les ruines de Gibellina travaillées par l’artiste Buri qui nous rappelle notre fragilité face à la dérive des continents. Avec la présence lumineuse d’Isabelle Carré, et celle, magnétique d’Ursina Lardi. Avec l’émotion de Théodore Pellerin et l’humour « pince sans rire » de Tom Villa, ce film surprenant et attachant, par son air de romance estivale, soulève de très importantes questions sur le fonctionnement assez burlesque et parfois pathétique de l’Europe. Avis Foudart 🅵🅵🅵


 


LA DÉRIVE DES CONTINENTS (Au Sud)

Un film de Lionel Baier

Avec  Isabelle Carré, Théodore Pellerin, Ursina Lardi, Tom Villa, Ivan Georgiev, Adama Diop, Elisabeth Owona, Indri Shiroka, David Coco, Mario Opinato, Massimo Cagnina, Sebastiano Tinè, Nicolò Prestigiacomo, Maria Isabella Piana, Rosalinda Musumeci, Maria Antonietta Scornavacca, Nicolas Roussi

Photo © 2021 Bandita Simona Pampallona


Au cinéma, le 24 août

SUISSE / FRANCE • 1H24


Présenté à Cannes 2022  - La Quinzaine des Réalisateurs





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