Le monde théâtral rencontre rarement une œuvre comme "La Contrebasse", défiant le temps et les interprétations. Acclamée pour son humour tranchant, la pièce de Patrick Süskind, autrefois brillamment incarnée par Jacques Villeret, trouve aujourd'hui en Jean-Jacques Vanier son nouveau visage. C'est un joyau du théâtre populaire contemporain, mêlant noirceur, douleur et un humour saillant tout en restant accessible.
Jean-Jacques Vanier, seul en scène avec sa contrebasse, l'aborde avec une combinaison de sensualité et de répulsion. Ce personnage tourmenté nous plonge dans ses mélancolies, passions, colères, rêveries et ivresses.
Il dévoile progressivement, au fil de son monologue, la relation tumultueuse qu'il entretient avec son instrument, explorant ses dilemmes existentiels, sa perception de la musique, sa déception amoureuse, et son rôle de "prolétaire" de l'orchestre.
Pour le metteur en scène, Gil Galliot, le personnage est "un naufragé de l'existence". La contrebasse devient tour à tour son phare, son refuge, mais aussi son fardeau. Elle symbolise ses émois, ses tourments et ses aspirations, oscillant entre être son amour, sa gardienne et sa captivité. C'est cette complexité qui sublime la pièce.
Galliot loue également le talent singulier de Vanier à incarner ce rôle complexe, faisant ressentir une gamme d'émotions diverses. Jean-Jacques Vanier, avec son humour aiguisé, parvient à la fois à émouvoir et à amuser. Son interprétation allie humour, finesse et humanité.
Plus qu'un simple musicien frustré, "La Contrebasse" dresse un portrait vivant d'une âme en quête, cherchant refuge dans la musique. C'est une introspection de la condition humaine, des relations que l'on noue et du pouvoir salvateur et destructeur de la musique.
"La Contrebasse" est une réflexion profonde sur nos aspirations, nos angoisses et nos insatisfactions, traitant de l'amour, de la haine, de la passion et du sacrifice. Avec Jean-Jacques Vanier, cette pièce intemporelle trouve une nouvelle résonance, touchant une nouvelle génération tout en saluant ses précédents maîtres. Avis de Foudart 🅵🅵🅵
LA CONTREBASSE
de Patrick Süskind
Traduction Bernard Lortholary
Mise en scène Gil Galliot
Avec Jean-Jacques Vanier
Crédit photo © Karine Letellier
THÉÂTRE LE LUCERNAIRE
Actuellement • Du mardi au samedi à 19H00, 16h00 le dimanche • Durée 1h25
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