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“Kill Me” : Le Paradoxe Poétique et Sauvage de Marina Otero

Dernière mise à jour : 27 sept.

Avec Kill Me, l’artiste et chorégraphe espagnole Marina Otero signe une œuvre bouleversante, troisième volet de son ambitieux projet artistique Recordar para vivir ("Se rappeler pour vivre"). Ce triptyque, initié avec Fuck Me et Love Me, s’ancre profondément dans l’expérience personnelle de l’artiste, tissant un lien étroit entre la scène et la vie intime. Dans cette création, Otero fusionne son vécu avec celui de personnages mythiques, créant une réflexion à la fois dérangeante et poétique sur la folie, l’amour et l’obsession.


Une Œuvre Confessionnelle

Kill Me puise dans l’un des moments les plus éprouvants de la vie de Marina Otero : une crise existentielle liée à la quarantaine, où la limite entre amour et autodestruction devient floue. Elle décide alors de tout filmer, 24 heures sur 24, capturant chaque instant de sa vie jusqu’à l’effondrement. La vidéo, témoin intrusif et permanent, devient un élément central de son processus de création artistique. À travers ces images, elle documente sa chute, jusqu’au moment où elle reçoit un diagnostic psychiatrique.


De cette expérience traumatique, Otero tire un matériau brut qu’elle sublime sur scène à travers une exploration sans filtre de la folie amoureuse. Elle convoque des figures de l’histoire de l’art comme Nijinski, le danseur légendaire qui a sombré dans la folie, et les entremêle à son propre récit. Chez Otero, le corps est à la fois scène et sujet. Il devient l’instrument de l’expression d’une crise intérieure, un moyen de toucher à la fois la vérité crue de l’expérience humaine et une forme d’art totale.


La Folie Amoureuse comme Fil Rouge

Le cœur de Kill Me bat au rythme des tourments mentaux et émotionnels. Pour incarner cette folie, Marina Otero réunit quatre danseuses, elles-mêmes atteintes de troubles mentaux, et un acteur, double de Nijinski. Ensemble, ils forment un tableau vivant oscillant entre moments de grâce fulgurante et manifestations dérangeantes de désordre mental.


Cette approche chorégraphique plonge le spectateur dans un univers déstabilisant, où la folie n’est pas simplement une thématique, mais un état de présence sur scène. L’énergie des interprètes est palpable, parfois presque insoutenable, et pourtant traversée par une beauté saisissante. La mise en scène ne cherche pas à offrir de réponses simples ni à catégoriser la folie : elle la présente dans toute sa complexité, son intensité et ses contradictions.


Otero façonne un univers où chaque geste et chaque émotion sont intensifiés par l’exploration de ses propres blessures. La mise en scène de sa vulnérabilité devient ainsi une source de force artistique, et son corps un terrain de jeu pour des réflexions existentielles.


 

Une Poésie Sauvage

Ce qui rend Kill Me si fascinant, c’est la tension permanente entre beauté et brutalité. Kill Me est un spectacle qui bouleverse, repousse les limites du supportable, tout en captivant par sa puissance visuelle et émotionnelle. Cette œuvre, à la fois magnifiquement dérangeante et profondément intime, est une invitation à embrasser l’inconfort et à plonger dans l’inconnu, là où la folie et l’art se rencontrent. Avis Foudart  🅵🅵🅵🅵


 

Kill Me

Écriture et mise en scène Marina Otero

Avec Ana Cotoré, Josefina Gorostiza, Natalia Lopéz Godoy, Myriam Henne-Adda, Marina Otero et Tomás Pozzi

Musicienne au plateau Myriam Henne-Adda

Création lumière Victor Longás Vicente et David Seldes • Son Antonio Navarro et Salvador Susarte • Costumes Andy Piffer • Création vidéo Florencia de Mugica • Photographie Sofia Alazraki


THÉÂTRE DU ROND-POINT

25 — 29 septembre 2024 • Mercredi, jeudi et vendredi, 21h -«  Samedi, 20h • Dimanche, 17h • Durée 1h30 • À PARTIR DE 16 ANS



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