17 janv. 20233 min de lecture

Je suis un lac gelé

« Tenter de voir le monde par le prisme de la petite enfance »

En discutant avec Laëtitia Guédon, metteuse en scène et directrice Des Plateaux Sauvages à Paris, Matthieu Roy, metteur en scène et co-directeur de La Maison Maria Casarès a fait le constat qu'il n'existait pas vraiment de "spectacles à texte", à destination du jeune public en dessous de 8 ans.

Et pourtant les jeunes de 3 à 6 ans sont friands d'histoires et la littérature jeunesse, en la matière, est foisonnante et novatrice.

Ils ont alors passé commande d’un texte de théâtre, à Sophie Merceron.

Mais, pas un texte épuré « il n’y a pas de raison que je torde mon écriture, que je l’assèche, comme si elle devait se mettre à la portée de ces très jeunes enfants. Bien au contraire, il ne s’agit pas là de parler « à » l’enfance, mais bien parler « depuis » l’enfance ». Un texte riche, inventif et créatif.

C’est le soir et il neige. Göshka est dans son lit. À coté de lui, il y a Anatol, un instrument à cordes. Il est posé là, comme un petit être qui se serait assoupi. Göshka est en colère et un peu triste, car il voudrait que le printemps arrive... parce qu’avec le printemps, reviennent les oiseaux migrateurs.... et son père est un oiseau.

Ce soir-là, Göshka va faire un rêve malicieux, intriguant et joueur qui va l’aider à attendre le printemps... ce rêve s’appelle Milan-sous-la-glace. Et c’est un lac gelé.

« Puisque les enfants s’affranchissent du réel plus facilement, à travers un garçon-glaçon qui vie depuis mille ans sous la glace, le lieu va prendre la parole. » Avec un univers à la lisière du fantastique propre à Sophie Merceron, nous allons vivre une douce nuit pleine d’aventures. Un songe merveilleux qui va être l'occasion de tenter de répondre à pleins de questions existentielles que peuvent se poser les enfants. Est-ce qu’un instrument de musique peut être amoureux ? Est-ce qu’on peut s’aimer fort, même de loin ? Est-ce que les pères reviennent vraiment avec le printemps, comme les oiseaux migrateurs ?…

« C'était génial ! C'était merveilleux ! c'était très drôle ! »

Entre contre poétique et fable philosophique, les jeunes sont intrigués, étonnés et charmés. Ils comprennent l'histoire et semblent adhérer complètement à ce spectacle immersif et passionnant conçu pour eux. Avis de Foudart 🅵🅵🅵