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Fête des Mères : Une tragi-comédie familiale mordante et brillamment orchestrée

Photo du rédacteur: Bonfils Frédéric Bonfils Frédéric

Adèle Royné signe avec Fête des Mères une pièce qui oscille entre boulevard moderne, stand-up et comédie douce-amère à la Jaoui/Bacri. Ce spectacle, qui a triomphé au Festival d’Avignon, débarque à Paris avec l’ambition de faire rire et grincer des dents. Si son écriture, nourrie de nombreuses références, peut parfois sembler emprunter à ses influences, elle parvient néanmoins à imposer un regard unique. L’énergie du jeu et la finesse de son exploration des relations familiales en font un moment de théâtre aussi réjouissant que piquant.


Un huis clos familial sous tension


Dans cette comédie chorale, la fratrie se réunit à l’occasion de la Fête des Mères. Gabriel, l’aîné, saisit cette opportunité pour présenter son compagnon, Arthur. Ziggy, le cadet, toujours installé chez leur mère, peine à prendre son indépendance. Quant à Louise, elle revient après une longue brouille avec la matriarche, provoquée par un sketch de stand-up trop acide. Mais l’absence inexpliquée de la mère devient rapidement une source d’inquiétude et de tensions sous-jacentes.


Le texte d’Adèle Royné et Vincent Gardet brille par son rythme maîtrisé, ses dialogues acérés et une mécanique bien huilée qui rappelle autant Labiche et Feydeau que les comédies du Splendid. Entre non-dits, quiproquos et répliques mordantes, les échanges fusent avec une efficacité jubilatoire.


Un équilibre réussi entre comédie et émotion


Là où Fête des Mères excelle, c’est dans sa capacité à osciller avec justesse entre satire mordante et moments de sincérité. Derrière des dialogues percutants et un humour acéré, la pièce explore des thématiques profondes : la place de chacun au sein de la fratrie, le poids de l’héritage familial et les blessures tues. L’absence de la mère devient un moteur dramatique puissant, mettant en lumière l’incommunicabilité entre les personnages.


Ce qui aurait pu rester en surface s’étoffe progressivement grâce à une écriture fine et maîtrisée, qui mêle habilement légèreté et mélancolie. Fête des Mères s’impose ainsi comme une œuvre à la fois drôle et touchante, portée par un regard aiguisé et subtil sur les relations familiales.


Une distribution solide portée par une révélation


Si le texte oscille entre légèreté et gravité, la mise en scène d’Adèle Royné assure un bel équilibre. Elle insuffle un tempo efficace, jouant habilement sur les ruptures de ton et le rapport direct avec le public, une approche héritée du stand-up qui donne du mordant aux échanges.


La distribution est homogène, mais une comédienne se distingue particulièrement : Florence Janas, qui incarne une Florence excentrique et irrésistible, insufflant à la pièce une énergie folle. Adèle Royné, en Louise mordante et désabusée, joue avec justesse, et l’ensemble du casting contribue à cette impression de troupe complice et engagée.


Un spectacle abouti, incisif et jubilatoire


Fête des Mères ne se contente pas de divertir : elle dresse un portrait grinçant et tendre des liens familiaux, porté par une écriture mature et un sens du rythme impeccable. À seulement 25 ans, Adèle Royné affirme un talent prometteur, prouvant qu’elle maîtrise déjà parfaitement l’art du dialogue et du portrait de groupe.


Loin d’être une simple promesse, la pièce s’impose d’ores et déjà comme une réussite. Équilibrée, finement écrite et superbement interprétée, elle témoigne d’un regard affûté et d’une direction d’acteurs efficace. Un spectacle à voir absolument pour son intelligence, son humour corrosif et son humanité. Avis de Foudart 🅵🅵🅵



 

Fête des mères

Un spectacle d’Adèle Royné

Collaboration artistique Guillaume Vincent

Texte Vincent Gardet et Adèle Royné

Avec Aubin Hernandez ou Grégoire Didelot, Florence Janas ou Virginie Colemyn,

Cyril Metzger ou Johann Cuny, Adrien Rouyard ou Felix Back, Adèle Royné ou Manon Kneusé

Décor James Brandily  • Lumière Corentin Favreau

Crédit photos @Thibault Camus



THÉÂTRE LEPIC

À partir du 29 janvier 2024 • Du mercredi au samedi à 21h - Le dimanche à 17h • Durée 1h15 • À partir de 12 ans




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