Le sacrifice de nos jours
« En Iran, il est illégal de danser, de créer des performances dansées ou de les présenter. Néanmoins, certains choisissent de le faire même si leur travail n’est pas présenté en Iran. Les interprètes iraniens prennent ainsi de grands risques et font d’énormes sacrifices individuels ». C’est en partant de ce constat que le chorégraphe Hooman Sharifi, installé depuis plus de trente ans en Norvège, a eu envie de créer son propre Sacre du printemps, le ballet mythique sur la musique de Stravinsky, inscrit pour l’éternité dans nos mémoires par Nijinski.
Femme, vie, liberté
Pour la première fois de sa carrière, le chorégraphe a fait appel à des danseurs uniquement iranien, mais il ne pouvait imaginer à quel point son spectacle résonnerait avec l’actualité brûlante.
Entre l’individuel et le collectif
Après avoir engagé une discussion, un échange sur l’idée du sacrifice. Chaque danseur apportant son vécu, son expérience et ses envies, le spectacle commence par des solos intenses, sans musique, surprenants et même déstabilisants.
Puis, tout recommence depuis le début. Le musicien Arash Moradi s’empare de son tanbûr, instrument à cordes persan et réinterprète la musique de Stravinsky.
Pendant 40 minutes exténuantes, avec des mouvements précis, physiquement exigeants, intenses et puissants, l’individu devient alors collectif et dégage une énergie et une force incroyable, presque universelle.
Les solos finissent alors par s'imbriquer, se mêler les uns aux autres dans un brouhaha effervescent où chaque individu forme le collectif. Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵
Sacrifice While Lost in Salted Earth
chorégraphie, lumières et direction artistique Hooman Sharifi
Interprétation Tara Fatehi Irani, Ali Moini, Ehsan Hemat, Hooman Sharifi, Sepideh Khodarahmi, Ashkan Afsharian, Masoumeh Jalalieh
Musicien Arash Moradi
Photo Arash A Nejad
LE CENTQUATRE
Dans le cadre du Festival Les Singulier•es 2023
18 > 21.01.2023
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