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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

Et puisque départir nous fault

Rivage ou naufrage


Voilà six créatures, jetées sur un radeau qui a beaucoup dérivé. On ignore de quel désastre elles s’éveillent. On ne sait pas non plus vers quel avenir elles voguent. Mais on sait qu’elles ont fait groupe dans un effort commun et y vont ensemble, qu’elles partageront le même destin.


C’est à l’occasion du Festival International de Milos que Cécile Feuillet a construit son radeau… de la méduse, à l’aide de matériaux trouvés sur l’île et la complicité des habitant·e·s.


« Cette « scène flottante » était destinée à rester là-bas – comme la trace d’un passage, d’une histoire dont nous aurions gardé ensemble le souvenir. Mais, une semaine après l’inauguration du radeau et sa mise à l’eau, ce dernier a littéralement disparu. Tel un mirage ou un miracle, il est parti et nous a laissé le loisir d’imaginer la suite ».


De références en documentations, un deuxième radeau s’est construit ainsi que le spectacle.


« Comme une notion de dérive qui nous a portées comme un vent inconstant et heureux… »

Avec des personnages clownesques voués à une fin des plus cruelles mais dont le panache employé à se planter finit par nous enivrer… et nous entraîner vers sa propre absurdité, vers le fantastique, vers la joie et peut-être l’horreur… et, si ce nouveau radeau nous rappelle quelque chose, ce n’est pas seulement parce que nous avons en tête le tableau de Géricault. C’est nous, ces naufragés à la recherche d’un cap et d’un havre.


Qui sait si au bout de cet échec certain quelque chose d’exceptionnel pourrait nous arriver ?


Qui sait si, par miracle, le public qui pourrait penser, en regardant cette aventure rocambolesque « à quoi bon ? » ne repartirait-il pas, en pensant « et pourquoi pas ? »


On est, en effet, étonné, surpris et même désarçonné par ce spectacle à l’histoire très simple. Un croisement entre le théâtre, le spectacle de clown, les arts visuels et les arts du geste.


Mais on est aussi emporté par ce travail très créatif, cette vraie écriture, ce style original lumineux, loufoque, romanesque et presque dérisoire.


On est abasourdis par le début du spectacle, par la scénographie magnifique et cette scène de tempête à la beauté époustouflante. Avis Foudart 🅵🅵🅵


 

ET PUISQUE DÉPARTIR NOUS FAULT

CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE Cécile Feuillet avec la complicité de Pauline Marey-Semper

AVEC Anaïs Castéran, Cécile Feuillet, Jade Labeste, Pauline Marey-Semper, Alice Rahimi et Mathilde Weil

SCÉNOGRAPHIE Frank Échantillon, Cécile Feuillet, Diane Mottis et Julien Puginier

CRÉDIT © Christophe Raynaud de Lage


Théâtre de la Cité internationale

14 → 26 NOVEMBRE

lundi, mardi – 20h jeudi, vendredi – 19h samedi – 18h dimanche – 15h relâche mercredi • Tout public à partir de 9 ans




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