Qui de mieux qu’Arletty elle-même pour revisiter sa vie ? Ce soir, la voici maîtresse de cérémonie. Accompagnée de trois comédiens et d'un musicien, elle nous embarque chez elle à Courbevoie puis au music-hall, au théâtre, au cinéma, on traverse la Belle Époque, 14-18, les Années Folles, on chante, on danse, tout flamboie, un tourbillon de succès, une revanche sur son passé et une vie modeste, un seul guide : la liberté !
Immense comédienne, « nature » inoubliable, Arletty restera pour toujours l’emblème du front populaire et de…Paris.
Arletty, ce sont des revues, des dizaines de pièces et autant de films dont Hôtel du Nord et les Enfants du paradis
entrés directement au panthéon des films cultes de tout cinéphile accomplis.
Éric Bu et Élodie Menant se sont emparés de ce monstre sacré pour en faire un spectacle éblouissant et lumineux à l’écriture parfaite.
À la fois comédie musicale burlesque dirigée par Arletty, elle-même, et rétrospective passionnante de toute une une époque. Sans concessions, mais avec amour et respect infinis, nous voilà transportés dans la vie libre et libérée d’Arletty, celle qui a vécu plus de 90 ans.
Sur scène, Johanna Boye, la metteuse en scène dirige avec intelligence et beaucoup de fluidité quatre comédiens, danseurs, chanteurs et un musicien, tous géniaux.
Élodie Menant porte la pièce avec une lumière, une générosité et une énergie folle.
Elle virevolte littéralement sur scène et incarne le rôle d’Arletty jusqu’au bout des ongles.
Chacun des trois autres comédiens, Céline Esperin, Marc Pistolesi, Cédric Revollon interprète plusieurs personnages tous plus crédibles et magiques les uns que les autres. Même si, parfois, ce ne sont que de toutes petites apparitions, le travail qu’ils effectuent est si magnifique qu’il est impossible d’oublier leur interprétation de Michelle Morgan, Céline, Charles de Gaulle, Pétain, Michel Simon et tant d’autres.
« C’est la première fois qu’on me traite d’atmosphère ! si je suis une atmosphère, tu es un drôle de bled ! Oh, la, la ! des types qui sont du milieu sans en être et qui crânent à cause de ce qu’ils ont été, on devrait les vider…
Atmosphères, atmosphère. Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? puisque c’est ça, vas-y tout seul à la Varenne ! bonne pèche et bonne atmosphère ! »
THÉÂTRE MICHEL
À partir du 12 mars 2022
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