Avec Dans les murs, Vincent Farasse s'empare de la question du mal-logement et la porte au théâtre avec agilité et humour, en la réduisant à un « essentiel » : un homme rentrant dans son appartement trouve au milieu du salon quelqu’un qui prétend également être chez lui…
Qui dit vrai ? La pièce commence comme une énigme et dévoile peu à peu les motivations de chacun. Va-t-il falloir apprendre à partager ?
J’ai ressenti le besoin impérieux d’écrire là-dessus. Ces sans-logis avec un travail. Ces gens dans et hors société. Qui travaillent, produisent, cotisent, mais ne peuvent satisfaire un des besoins les plus primaires. Ces gens, invisibles et de plus en plus nombreux. Vincent Farasse
Vincent Farasse, en abordant le mal-logement se penche, avec beaucoup de sincérité et d'honnêteté, sur un sujet particulièrement actuel et honorable, mais on ressent, tout de même, un sentiment un peu mitigé avec Dans les Murs.
La mise en scène et en espace est ingénieuse et évolutive, les comédiens sont intéressants, le texte est bien écrit et sa construction narrative "par paliers" préserve beaucoup de suspense, mais à force de trop vouloir nous expliquer les situations, on a tendance à se perdre dans des monologues très longs et inégaux et se sentir de moins "en empathie" avec l'histoire.
Manque d'efficacité et délitement du propos.
Si la dernière partie de la pièce réserve une belle énergie, quelques coupes au niveau du texte et un peu plus d'interaction entre les personnages pourrait faire gagner beaucoup de puissance et d'efficacité à la pièce.
Dans les murs
Texte Vincent Farasse
Mise en scène Didier Girauldon
En collaboration avec Constance Larrieu
Avec Guillaume Clausse et Jocelyn Lagarrigue
Musique David Bichindaritz
Scénographie Antoine Vasseur
Création lumières Mathilde Chamoux
Crédit photo © Jonathan Michel
Théâtre de la Reine Blanche
2 bis Passage Ruelle, 75018 Paris
Prochainement...
3 février 2021. Salle Appel d'Air – Tours
11 et 12 mars 2021. Théâtre Mac-Nab – Vierzon
À Propos...
En 2019, la 24ème édition du rapport annuel sur l’état du mal-logement a livré une nouvelle description de la crise du logement en France. Et si en 2018 le marché de l’immobilier affichait une bonne santé générale, 4 millions de personnes restaient mal logées ou privées de domicile, tandis que 12 millions voyaient leur situation fragilisée par la crise du logement : au total, près de 15 millions de personnes étaient touchées, à un titre ou à un autre.
Au-delà de cette photographie de la situation, la dynamique ne prête pas à l’optimisme. Selon ce
rapport, la qualité moyenne des logements continue de s’améliorer, mais la hausse des prix creuse les inégalités résidentielles et bouche l’horizon des ménages des couches populaires. Comme si des centaines de milliers de personnes, en plus d’être mal-logées aujourd’hui, se voyaient assignées à le rester toute leur vie.
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