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"DÄMON : El Funeral de Bergman" - Un Voyage Cathartique et décoiffant au Festival d’Avignon


L’art est libre, éhonté et irresponsable, une maxime chère à Ingmar Bergman, et parfaitement incarnée par Angélica Liddell dans son œuvre "DÄMON : El Funeral de Bergman". Présentée lors de l’ouverture de la 78e édition du Festival d’Avignon, cette pièce sulfureuse de Liddell, née à Figueras, s’inscrit comme le deuxième volet d’une trilogie sur la mort, succédant à "VUDÚ" et précédant "EÓN".


Dès les premiers instants, Liddell captive et choque le public de la Cour d’honneur du Palais des papes, une performance à la hauteur de sa réputation punk et outrancière. Décapant, son spectacle n’est pas pour les âmes sensibles. Il provoque, nettoie et bouleverse, tout en restant gravé dans la mémoire.


Une Artiste Sans Concession

Angélica Liddell est connue pour son intensité démentielle sur scène. Elle n’hésite pas à se laver de manière provocatrice devant 2 000 spectateurs, à insulter les critiques ou à imiter des actes sexuels en pleine représentation. Son théâtre, résolument cathartique, est une purge pour elle-même et pour son public. Liddell explore et expose ses angoisses avec une honnêteté brutale, transformant ses obsessions personnelles en une expérience universelle.


Les Démons de Liddell

Le titre "DÄMON" évoque les démons, en écho à ceux qu’Ingmar Bergman affrontait dans ses œuvres. Liddell, influencée par le maître suédois, met en scène ses propres peurs : la vieillesse, la solitude, la vanité du sexe, la mort. Elle offre au public des images frappantes de personnes âgées en fauteuil roulant face à des jeunes femmes nues, ou de figures d’hommes-araignées escaladant les murs du Palais des papes.


Un Hommage à Bergman

Liddell ne s’arrête pas à l’évocation des thèmes bergmaniens. Elle intègre le dramaturge suédois dans une cérémonie funéraire théâtrale. À travers cette mise en scène, elle célèbre et exorcise les démons de Bergman, tout en invoquant sa propre lutte contre la peur de la mort. Cette approche résonne avec le "Songe" de Strindberg, autre influence notable, où les misères humaines sont exposées avec une compassion teintée d’horreur.


La Collaboration avec le Dramaten

La collaboration avec des comédiens du Théâtre royal de Suède (Dramaten) renforce l’hommage à Bergman. Utilisant des costumes et accessoires de productions bergmaniennes, Liddell transforme la scène en un espace cérémoniel, une église théâtrale où le public devient paroissien. La présence d’acteurs ayant des liens personnels avec Bergman ajoute une dimension de continuité et de mémoire à la performance.


Réflexions sur la Mort et la Jeunesse

Dans "DÄMON", la juxtaposition de la jeunesse des interprètes avec les thèmes de la vieillesse et de la mort crée un contraste poignant. Liddell exprime une compassion profonde pour la jeunesse confrontée à son avenir incertain. En intégrant des scènes du "Songe" de Strindberg, elle rappelle les préoccupations tragiques de la condition humaine, chères à Bergman.


"DÄMON : El Funeral de Bergman" est une expérience cathartique, une réflexion intense sur la vie, la mort et l’art. Angélica Liddell, avec son style provocateur et sa sincérité brutale, offre au Festival d’Avignon une ouverture mémorable, où les spectateurs sont confrontés à leurs propres démons et à la profonde humanité de Bergman. Avis de Foudart 🅵🅵🅵


 


DÄMON : El Funeral de Bergman

Un spectacle performance de Angélica Liddell Avec Ahimsa, Yuri Ananiev, Nicolas Chevallier, Guillaume Costanza, Electra Hallman, Elin Klinga, Angélica Liddell, Borja López, Sindo Puche, Daniel Richard, Joel Valois

et la participation d’Erika Hagberg (habilleuse du Dramaten), David Abad (Multicapacitats)

et de figurants Ayena Adjido, Julie Benoit, Francine Billard, Alain Bressand, Paule Coste, Maylis Calvet, Léa Delaporte, Adam Dupuis, Annette Ecckhout, Christian Ecckhout, Bernadette Fredonnet, Marion Gassin, Pierre Hoffmann, Dominique Houdart, Jeanne Houdart- Heuclin, Manon Hugny, Françoise Pellevillain, Gael Maryn, Daphné Lanne, Elisa Morice, Julia Pal, Alain Sperta, Sabino Tatulli, Victor Van Kuijk Saytour, Kenza Vannoni, Coralie Zaninotti

et en alternance Timothée Bosc, Odin Darlix, Victor Van Kuijk Saytour

et la voix de Jonas Bergström et Laura Meilland (violoncelle)

 

Festival INN d’Avignon

Cours d’honneur du Palais des Papes

Jusqu’au 5 juillet 2024 • Durée 2H • DÉCONSEILLÉ AUX MOINS DE 16 ANS


Crédit photo Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon


Scène du spectacle 'DÄMON : El Funeral de Bergman' au Festival d'Avignon, avec un groupe de personnes âgées en fauteuil roulant sur scène, illustrant les thèmes de la vieillesse et de la solitude. La performance se déroule dans la Cour d'honneur du Palais des papes.
Performance d'Angélica Liddell dans le spectacle 'DÄMON : El Funeral de Bergman', lors de l'ouverture de la 78e édition du Festival d'Avignon, dans la Cour d'honneur du Palais des papes. Liddell se tient seule sur scène, vêtue de manière provocante, devant la façade historique du palais.

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