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Cabaret Décadent – Revue Électrique n°777 VICE

Photo du rédacteur: Bonfils Frédéric Bonfils Frédéric

Vice, virtuosité et vertige… mais jusqu’où ?


Le Cirque Électrique frappe une nouvelle fois avec son “Cabaret Décadent – Revue Électrique n°777 VICE”, un spectacle où le soufre se mêle à la sueur, où l’électricité gronde sous la toile du chapiteau. Présentée comme une plongée sans retenue dans les affres du vice, cette revue pour adultes promet une expérience viscérale, érotique et furieusement rock’n’roll. Mais la promesse est-elle vraiment tenue ? Entre frissons, flamboyance et frustration, le spectacle oscille entre une première partie laborieuse et une montée en puissance qui laisse un goût d’inachevé.


Un univers électrique, une ambiance hypnotique


Dès l’entrée sous le chapiteau, le spectateur est happé par un décor où le rouge domine, où l’ombre et la lumière s’entremêlent, et où l’attente est presque aussi excitante que la performance elle-même. Boissons à la main, discussions animées, le public est déjà dans l’ambiance avant même le lever de rideau. Corrine, la maîtresse de cérémonie, incarne à elle seule l’esprit du cabaret : charismatique, caustique, un brin insolente, elle distribue billets et regards provocateurs comme on sème des péchés.


Le premier tableau installe une atmosphère où désir, débauche et tension flottent dans l’air. Les artistes, alanguis sur un canapé de velours rouge, jouent avec la sensualité et la perversion. On se touche, on s’embrasse, les corps s’entrelacent dans une promesse de décadence assumée. Mais très vite, un déséquilibre apparaît : la mise en scène peine à dépasser l’esthétique pour embrasser une véritable subversion.


Une première partie en demi-teinte


Si l’on s’attend à être bousculé, emporté dans une vague d’excès et de virtuosité, la première moitié du spectacle déçoit quelque peu. Les performances sont inégales, et malgré une cadence effrénée, certains numéros manquent d’impact. Entre acrobaties aériennes, contorsions et jeux de feu, l’énergie est là, mais la maestria vacille. Le pole dance sadomasochiste, qui devait incarner l’apogée d’une tension sulfureuse, reste sage, presque scolaire. Là où l’on attend une plongée en eaux troubles, on se retrouve avec une transgression mesurée, une subversion qui s’efface sous des clichés du genre.


Le problème ne vient pas tant des artistes eux-mêmes, mais d’un certain manque d’audace dans la direction du spectacle. La poésie provocatrice se dilue dans des effets attendus, et les erreurs techniques se multiplient, brisant l’immersion. Si l’imperfection peut parfois servir l’authenticité, ici, elle donne surtout l’impression d’un rodage inabouti.


Une seconde partie électrisante : enfin le vertige !


Mais voilà que l’entracte redistribue les cartes. Dès la reprise, le cabaret prend une nouvelle dimension. Fini les hésitations, place à la virtuosité ! L’électro se fait plus brute, plus sauvage, les corps semblent libérés de toute contrainte. Les jeux d’équilibre deviennent vertigineux, les acrobates s’élancent sans filet, et surtout, la danse prend toute sa place, transformant la scène en un véritable champ de bataille sensoriel.


Le moment fort du spectacle reste ce duo aérien, où la sensualité et la gravité s’entrelacent dans un ballet suspendu. Elle vole, il la rattrape, elle chute, il la propulse à nouveau dans l’espace – une fusion hypnotique où la tension sexuelle et l’abandon total électrisent la salle. Pourquoi ne pas avoir atteint ce niveau plus tôt ? Pourquoi cette montée en puissance tardive qui laisse un sentiment d’inachevé ?


Un cabaret entre éclats et retenue : jusqu’au bout ou pas ?


Il y a dans cette “Revue Électrique” une ambivalence frustrante. On veut être emporté, mais une retenue sous-jacente freine l’abandon total. On sent que les artistes peuvent aller plus loin, mais se censurent-ils eux-mêmes ? Ou bien est-ce la mise en scène qui, à force de vouloir flirter avec la transgression, finit par en lisser les contours ?


L’expérience reste grisante, sans aucun doute. On rit, on est impressionné, on frissonne parfois. Mais au final, le cabaret tient-il réellement sa promesse de décadence absolue ? Ou se contente-t-il de jouer avec l’image d’un vice dompté, aseptisé ? L’immersion est indéniable, mais il manque cette déflagration, ce moment où tout bascule vraiment.


Alors oui, on recommande ce voyage sensoriel, ne serait-ce que pour son énergie brute, ses fulgurances acrobatiques et son ambiance unique. Mais on aimerait que, la prochaine fois, le Cirque Électrique ose aller au bout de sa folie. À la hauteur de ce qu’il annonce.


 

Avis Foudart 🅵🅵


Un cabaret furieux et hypnotique, mais qui freine parfois là où il devrait s’abandonner totalement.


 


CABARET DÉCADENT – REVUE ELECTRIQUE N°777 VICE

Avec Corrine, Jb’s Funky People, Julie Démont, La Brosse, La Grande Lili, Anaëlle Molinario, Petit Bouquet, Antoine Redon, Quentin Signori, Tapman, Zéphyr


Cirque électrique

Du 12 février au 29 mars • Du mercredi au samedi • Ouverture du chapiteau et du bar à 19h. Spectacle à 21h • Durée 2h avec entracte • Interdit au moins de 17 ans




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