La fonction magique de l’art
« La compassion est la seule clé qui permet d'atteindre les autres êtres humains »
Anaïs Nin (1903-1977). Une femme à la robe blanche et à la chevelure tressée, toujours douce, humaine et élégante.
Une amoureuse passionnée, une autrice, nouvelliste et poétesse, reconnue dans le monde entier ?
Une femme timide qui tenu toute sa vie depuis l’âge de ses 11 ans, un journal intime (de près de 20000 pages) ?
Une figure de la littérature contemporaine férue d’astrologie et de psychanalyse ?
Une femme libre et sexuelle, connue pour avoir été la première, à avoir écrit des œuvres érotiques ?
Mais qui était elle vraiment ? Était-elle vraiment libre ? Était-elle si provocatrice ?
Voila à quoi la romancière Agnès Desarthe et la metteuse en scène Élise Vigier, ont tenté de répondre, en créant ce spectacle et en adaptant les nouvelles fantastiques et les journaux d’Anaïs Nin... Et elle se sont tant emparées de sont œuvre et de son esprit qu’elles ont finit par convoquer son âme et l’inviter sur le plateau.
Une scène de théâtre où gît une caloge, cabane bricolée à partir de la carcasse d’un bateau de pêcheur. Des comédiens s’y retrouvent. Ils répètent. Au cœur de leurs numéros de cabaret : la vie et l’œuvre d’Anaïs Nin.
Est-on dans le rêve ou dans la réalité ?
Le jeu, l’humour, la sensualité et l’émotion.
Dans cette mise en scène fantastique et même surréaliste, des hommes et des femmes, des blancs et de noirs, tous représentent cette être multiple, complexe et secrète.
Une façon particulière de raconter le désir, de se saisir de la réalité et d’être en dedans et en dehors. Élise Vigier
Le masculin le féminin, les carcans des conventions et les hypocrisies sociales.
Ce spectacle est surtout une éloge à l’amour, au temps qui passe et à l’art « le point d’appui pour s’inventer, voire modifier son propre destin ».
L’action se situant dans un théâtre apparaît alors, comme évident.
« J’ai travaillé par impression. Ici, il n’y a pas de grand récit, mais plutôt des numéros de magie, de cabaret, de danse. La seule histoire est peut-être celle du fantôme d’Anaïs Nin qui hante la scène, mais finira par disparaître ».
Un histoire de reflet
Si l’on peut regretter le manque de subversion, le déséquilibre entre les moments parfaitement bien écrits d’Agnès Desarthe, les extraits magnifiques d’Anaïs Nin et les passages « improvisés », avec l’appui du film de Nicolas Mesdom, projeté par brides sur la scène, ce spectacle étrange, par touche impressionniste, remonte le fleuve de la mémoire, réfléchit l’âme et poétise la personnalité d’Anaïs Nin. Avis de Foudart 🅵🅵
Anaïs Nin au miroir
Texte Agnès Desarthe
Librement inspiré des Nouvelles fantastiques et des journaux d’Anaïs Nin
Mise en scène Élise Vigier
Avec Ludmilla Dabo, William Edimo, Nicolas Giret-Famin, Louise Hakim, Dea Liane, Makita Samba, Nanténé Traoré, Élise Vigier
Et le musicien Marc Sens
Musique Manusound et Marc Sens
Scénographie Camille Faure et Camille Vallat
Lumière Bruno Marsol
THÉÂTRE LA TEMPÊTE
10 novembre 11 décembre 2022 • DURÉE 2H15
TOURNÉE
11 au 14 octobre 2022 , Comédie de Caen, CDN de Normandie
19 au 22 octobre, Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national
10 novembre au 11 décembre, Théâtre de la Tempête (Paris)
7 et 8 mars 2023, La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc
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